Texte d’une note communiquée à l’Association française pour l’étude du
quaternaire (AFEQ).
Ses études de
Géographie à l'université de Strasbourg, l'ont conduit à une spécialisation en
géomorphologie où il reconnaissait comme maîtres les professeurs Pierre Monbeig,
Jean Dresch et surtout Jean Tricart, pionnier dans l'ouverture de la
géographie aux domaines appliqués.
Jean Vogt
débute sa carrière dans cet esprit. Assistant à l'université franco-sarroise
(1953-1954), puis un an au CNRS, il rejoint le Service géologique d'AOF à
Dakar, et passe, à la décolonisation, au BRGM où il fera l'essentiel de sa
carrière. Lié d'abord à la recherche minière, il apporte, par le biais de la
géomorphologie, un nouveau regard sur de nombreux gîtes, étant très apprécié
des géologues et ingénieurs auxquels il donne, sur le terrain même, jusque dans
des régions reculées d'Asie ou d'Afrique, une vision experte et une excellente
sélection bibliographique. L'activité minière diminuant en France,
Jean Vogt contribue à développer l'étude des "formations
superficielles" dans un service créé au BRGM, en particulier dans le
domaine de la cartographie géologique. A la dissolution de ce service, il
s'investit dans des recherches de sismicité historique dont il développe de
façon remarquable l'intérêt, découvrant, par un examen patient et critique de
milliers de documents, de nombreux séismes inconnus. Sa contribution à la
connaissance de la néotectonique est également importante et Jean Vogt
coordonne, en 1980 la première carte sismotectonique de la France à
1/1 000 000ème. En plus de cette intense activité professionnelle, il
effectue des recherches, à titre privé, dans les domaines de l'histoire rurale,
l'érosion des sols et les glissements de terrains.
Doué d'une
très grande puissance de travail, connaissant les langues riches en écrits,
Jean Vogt a effectué du terrain dans de très nombreuses régions du monde,
et exploité des documents et archives dans les bibliothèques de maintes villes
du globe. Modeste, intègre, rigoureux, se donnant à ses recherches jusqu'aux
limites de ses forces et doué de capacités d'analyse et de synthèse
remarquables, il refusait toute compromission. Il pensait aussi aux autres, en
particulier en communiquant à ses collègues de nombreux documents et
observations de terrain.